Insekt : petit moyens, grande BD
La BD allemande ? Jusqu'il y a peu, je n'en avais absolument rien lu, je ne savais même pas si elle existait, d'ailleurs, je me pose d'ailleurs encore la question, en ce moment, je sais juste qu'on ne traduit pas grand chose de cette langue et que je viens de dévorer un chef d'œuvre qui venait de là. Est-ce l'arbre qui cache la forêt ou le pin parasol isolé au milieu de la plaine déserte ? Allez savoir.
Ou plutôt, non, courez lire
« Insekt » de Sascha Hommer, publié en français par Sarbacane. C'est tout simplement magnifique. D'abord pour le visuel, un formidable travail en noir et blanc avec une trame de gris, empli de grandes cases sombres, où de petits personnages à grosse tête semblent perdus dans un monde tout gris. Comme Pascal, ce petit gamin étrange, qui vit dans une ville où la pollution cache le soleil : il va à l'école, joue avec les copains, sait que, comme tout le monde, il doit se méfier des insectes qui vivent à la campagne. La campagne, lui, il la connaît bien, pourtant, il a la chance d'aller s'y promener souvent en famille, voir la sœur de sa maman, jouer là où l'on aperçoit le soleil, là où les maisons sont baignées de lumière et où l'herbe pousse. Jusqu'à ce que Pascal découvre un terrible secret, qui va bouleverser sa petite vie.
« Insekt » est un récit plein d'émotion, gorgé d'enfance, avec la liberté des jeux entre copains, l'ennui des jours qui traînent et la cruauté des enfants qui n'ont pas de pitié. L'amitié qui devient de la haine, c'est un véritable poison. Pire que le Baygon vert.
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